Les moulins ou usines hydrauliques d'Arbois
Moulin Graby
Moulin Cézy
Taillanderie Gerbet
Moulin des Capucins
Moulin Vassele
Huilerie
La rivière depuis sa source et dans la traversée d’Arbois
La rivière La Cuisance prend sa source à quelques kilomètres en amont d'Arbois au fond de la reculée des Planches ; dès sa sortie du massif calcaire qui la constitue, d'une part de la grotte et d'autre part de la cascade, des aménagements sont construits sur la rivière pour utiliser la puissance de l'eau.
Il existe encore aujourd'hui une petite centrale hydroélectrique construite pour la fourniture d'énergie à la Cartonnerie de MESNAY, un village situé immédiatement en amont d’Arbois.
La particularité de la rivière est qu'elle « fabrique » du tuf, une roche à l'échelle humaine en quelque sorte, puisque sa formation est de l'ordre du centimètre chaque année. Cette roche tendre et de faible densité a été exploitée tout au long de la rivière dans de petites carrières selon la technique du sciage. Ce matériau léger, utilisé dans la construction des conduits de cheminée, représente cependant un obstacle certain au fonctionnement des usines hydrauliques dans la mesure où, en s'y déposant, il affecte tous les ouvrages de production d'énergie (roues, turbines, conduites diverses ...)
Les aménagements, seuils et barrages sur La Cuisance
Les aménagements au fil de l'eau sont constitués par les seuils et barrages qui alimentent en eau les systèmes hydrauliques (canaux à ciel ouvert ou en souterrain, conduites forcées) lesquels conduisent l'eau jusqu'au moteur hydraulique de l'usine (roue ou turbine).
Généralement ces aménagements ont été construits sur des seuils naturels de la rivière (bancs rocheux) que ns pouvons apercevoir en amont et en aval du pont Saint-Just près de l'église du même nom. Ces seuils et barrages pouvaient être communs à plusieurs usiniers installés rive gauche et droite de la rivière. C'est la cas du sabotier, de l'huilier et du lapidaire installés immédiatement en amont du pont des Capucins, près de la tour Gloriette.
C'est à partir de 1880 environ que des turbines placées dans des chambres à eau, la plupart du temps inaccessible au visiteur, remplacent progressivement les roues qui faisaient office jusqu'alors de moteurs hydrauliques et étaient installées au fil de l'eau sur la rivière elle-même ou sur un canal de dérivation. Ces dernières sont alimentées par le dessus dans le cas de haute chute (plus de 2,00m) et tournent dans le sens anti-horaire (c'est le cas du moulin à farine GRABY en amont du pont St-Just) tandis que lorsqu'elles sont alimentées par le dessous elles tournent dans le sens horaire (cas de la taillanderie GERBET en aval de l'église). Les roues de ce moulin sont d'ailleurs encore visibles depuis le chemin piétonnier qui longe la rive gauche de la Cuisance et relie La Platière au pont Pasteur.
Le travail au fil de l'eau
On dénombre pas moins d'une vingtaine de moulins sur le territoire de la commune d'Arbois, ce qui atteste de l'importance de la force hydraulique dans l'activité économique locale jusqu'au milieu du siècle dernier. L'essentiel des matériaux la pierre, le métal, le bois, les peaux, le grain étaient façonnés ou transformés grâce à cette énergie naturelle et renouvelable,
Les produits ainsi obtenus étaient utilisés dans un périmètre rapproché ce qui explique en partie l'implantation des usines au cœur de la ville.
- les matériaux d'origine minérale : des scies découpaient le tuf dans les carrières (en amont d'Arbois) ; l'usine à plâtre du bas de la ville travaillait le gypse de Grozon ; le lapidaire installé en amont du pont des Capucins polissait les pierres fines,
- le bois : en plus de la scierie il existait une tonnellerie (pont de Grezin)et même une fabrique de parquet
- le métal : nous avons déjà évoqué la taillanderie qui forgeait des outils, notamment ceux nécessaires au travail de la vigne, du quartier de La Bourre ; un peu en aval (près) du pont Pasteur étaient implantées les usines Laurioz elles aussi fabriquaient des outils pour le travail de la vigne (charrues tractées) mais aussi des cuves pour le lait et peut-être le vin.
- les peaux : plusieurs tanneries utilisaient l'eau et la force de l'eau et principalement celle de Joseph Pasteur, père de Louis Pasteur. Le produit nécessaire à l'activité tannerie, le tan ou broyat d'écorces, conduisit Joseph Pasteur à installer un moulin à tan non loin de sa maison sur le ruisseau de Javel (petit affluent de la Cuisance).
- le grain : pour l'alimentation des hommes il existait des moulins à farine et des huileries, en particulier le moulin GRABY situé en amont du pont Saint-Just et le moulin de Bourre aval le 2ème moulin du quartier de la Bourre entre la taillanderie Gerbet et la tannerie Pasteur.
Les diverses usines hydrauliques ou moulins dans la traversée de la ville
Pas moins de 18 moulins existaient encore au siècle dernier :
le moulin de Champerroux,
le moulin de Césy,
la tonnellerie, au pont de Grezin,
le lapidaire le sabotier et l'huilerie au pont des Capucins,
l'abattoir au pont des boucheries,
le moulin Graby en amont du pont St Just,
le moulin des Terreaux en aval du pont St Just,
la taillanderie Gerbet au quartier de La Bourre,
le moulin Lafarge dit de la Bourre aval,
la tannerie Pasteur et les usines Laurioz près du pont Pasteur,
l'usine à plâtre,
la scierie Vacelet et le moulin à tan sur le ruisseau de Javel.
Et encore aujourd'hui
Le moulin des Terreaux a repris du service : en effet au cours du siècle dernier la société Franc Comtoise d’électricité a été créée pour exploiter le potentiel électrique de cette chute. Afin d'augmenter sa capacité elle racheta son droit d'eau au moulin Graby ce qui lui permis d'obtenir une chute d'une hauteur cumulée de 11 mètres et un débit dépassant les 3 mètres cube/seconde. Le moulin Graby qui poursuivait son exploitation achetait son électricité à cette société. Avec l'instauration du monopole EDF reprit cette production pendant quelques décennies, puis la céda à un exploitant privé qui assure encore aujourd'hui une production d'électricité grâce à l'énergie hydraulique.